Roulement de tambour pour la récompense des Top 3 des phrases qu’on ne veut plus voir en 2023.
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À la troisième position : “Top 5 école de commerce exigé” Bravo !
à la seconde marche du podium : "Entreprise leader de son marché”, merci d’être là !
Et à la première place des mots clés qu’on ne veut plus voir : “Esprit Startup” !!
On ne marquera plus “esprit startup” dans nos annonces
2023 ne sera peut-être pas l’année des startups.
Les levées de fond sont à la baisse. La “Hype” est derrière nous.
Même si certaines belles boîtes de la FrenchTech tirent leur épingle du jeu (Coucou Welcome to the Jungle), ce n’est pas le cas de toutes et beaucoup arrêtent de recruter voire se séparent d’une partie de leurs effectifs.
Ça veut dire pour autant qu’on ne doit plus mettre “esprit Startup” dans nos offres ?
Alors, déjà, on n’aurait jamais dû parler de ce terme “d’esprit startup”. Soit on est une startup, soit on ne l’est pas. Soit on a une culture forte, soit on n’en a pas.
La culture que j’ai pu découvrir chez L’Oréal est plus forte que beaucoup d’entreprises qui ont écrit “bienveillance” sur les murs mais ne forment pas leurs managers au management efficace.
On peut toujours écrire ça sur nos annonces, si on veut créer un effet “cringe”. Mais je ne pense pas que le cringe soit voulu par nos futurs salariés.
Deux exemples ici :
1️⃣ Un groupe de plus de 50000 salariés créé il y a 50 ans qui écrit dans son annonce “Rejoignez nous avec vos envies et vos idées pour enrichir un leader mondial mais à l’esprit start-up” (et je ne relèverai pas le “enrichir” qui peut être perçu différemment en fonction des lecteurs·ices 🤭)
2️⃣ Une boite de 1000 personnes créé il y a 40 ans qui écrit dans ses annonces : “Chez nous, l’esprit startup est toujours présent : bienveillance, partage, collaboration et innovations sont des mots qui font sens”
Esprit startup sur une boite de 50.000 salariés, mon alerte pipeau se met tout de suite à sonner ! Bienveillance, Partage, collaboration : Sans explications, ces valeurs sont comme des coquilles vides. Quelle boite dirait qu’elle est malveillante et individualiste ?
Aujourd’hui, les attentes évoluent et les startups ne sont plus aussi intrigantes qu’avant car elles se font rattraper, notamment par la patrouille de la rentabilité.
Mais alors, est-ce que les startups resteront quand même attractives ?
Oui bien sûr, le phénomène startup dure déjà depuis déjà plus de 20 ans et ça ne risque pas de s’arrêter tout de suite. Elles continueront d’être attirantes pour les candidats et candidates en début, milieu ou fin de carrière !
Mais trois choses peuvent venir ternir ce vernis cette année.
👉 La première
Les exigences de rentabilité prennent le dessus sur des exigences d’hyper croissance. Bye bye le montant de la levée. Hello le MRR (Monthly Recurring Revenue) et le ARR (Annual Recurring Revenue) comme critère.
👉 La seconde
#BalanceTaStartup est passée par là et derrière l’image toute rose de ces entreprises, on réalise l’envers du décor, pas systématiquement joli (Elise Fabing, experte du Lab, pourra vous en parler mieux que moi).
👉 La troisième
Les startups ne seront plus les seules stars de la cour des entreprises. L’industrie essaye de se rendre plus attrayante. L’artisanat revient en force. Des étudiants refusent l’entreprise pour partir faire autre chose (Ex : Le film Ruptures).
Bref, les startups ne seront plus la panacée mais alors la question que tout le monde se pose …
On met quoi alors sur les annonces pour attirer les candidat·es ?
Mais clairement, les avantages devront se mettre au goût du jour des attentes des candidats.
Le monde du travail évolue, les attentes des candidats aussi. Le rapport au travail est bouleversé et en conséquence, nos avantages proposés doivent s'adapter.
Trois étapes pour convaincre :
1️⃣ On peut quand même s’inspirer des avantages les plus efficaces proposés par des startups
• Des congés illimités chez Open classroom, • La transparence radicale chez Alan, • Une mutuelle 100% remboursée chez Cleyrop, • La semaine de 4 jours chez Welcome to the Jungle.
2️⃣ On peut rassurer en gardant le flegme des grands groupes
• Montrer sa rentabilité, • Rassurer sur l’expertise de la direction, • Proposer des opportunités d'évolutions, une mobilité géographique, etc.
3️⃣ En prônant le lien social digne des plus belles PME. La PME a beaucoup de points communs avec une startup (flexibilité, polyvalence, proximité avec la direction) mais elle a aussi des différence
• Un produit souvent plus réel et tangible, qui fait du sens, • Pas de risques d’hyper croissance, qui peut être dangereux pour le bien-être mental et aussi pour la culture d’entreprise, • Un savoir-faire souvent historique et noble qui crée un fort sentiment d’appartenance.
4️⃣ Bon allez, parce que je suis sympa, je vous donne aussi des idées si jamais vous n’avez rien de tout ça
• On peut jouer sur la tendance de fond de ces dernières années, le télétravail. Le proposer de manière souple et adaptable. C’est un argument massif ! • Le salaire peut être un élément fort. En payant mieux ses salariés, on est plus attirant et on s’assure de les garder satisfaits plus longtemps. • On peut aussi jouer sur les projets internes. Pas besoin d’être une startup pour proposer des évènements d’innovation interne, des hackathons, de devenir une entreprise apprenante… • Dernier exemple, on peut montrer dès l’annonce ou le site carrière les perspectives d’évolution. Le nouveau site carrière du Wagon fait ça très bien !
Bref, la startup restera attractive mais ne sera plus “the best way”.
Les chiffres vont déjà dans ce sens quand on interroge les étudiants (avec cette étude où seulement 16% des jeunes interrogés veulent travailler en start-up).
D’ailleurs cette histoire de startups, de nouvelles tendances, ça sera pas un truc de millenials la, de génération Z, c’est eux qui doivent bouleverser le marché du travail non ?
Oui et non, réponse au prochain épisode !
Les non-tendances du recrutement, épisode 3
by Léo Bernard, Formateur et créateur de contenus sur le recrutement